Mon Dieu, qu'avez-vous fait ?
Pendant des siècles, l'hébreu n'était plus utilisé comme langue parlée au quotidien. Depuis des centaines d'années, c'était principalement une langue liturgique, savante et écrite, utilisée comme le latin, pour la prière, les textes religieux, la philosophie et la poésie, mais pas pour la communication quotidienne.
Quand l'État d'Israël fut fondé en 1948, l'hébreu fut adopté comme langue officielle, aux côtés de l'arabe. Il devint la langue de l'administration, de l'armée, de la justice, de la presse, des médias, de l'enseignement, etc.
La renaissance de l'hébreu est le seul exemple connu d'une langue ancienne, longtemps considérée comme « morte », pourtant redevenue vivante et parlée aujourd'hui couramment par des millions de personnes, comme langue maternelle ou seconde langue.
Comment ne pas y voir un magnifique symbole de résurrection après la catastrophe européenne de la Shoah.
Cet extrait vidéo est absolument terrifiant. Un ministre du gouvernement de l'État d'Israël, qui parle évidemment au nom de l'institution à laquelle il appartient, annonce tranquillement les intentions de son État concernant les millions de personnes enfermées dans le ghetto de Gaza : « Plus de négociation, plus d'espoir, on y va à fond sans retenue. Plus d'aide humanitaire, occuper chaque zone, resserrer l'étau et pousser à l'exode maintenant. Il faut agir. »
Massacre, déportation, épuration ethnique, un génocide revendiqué.
Ce génocide documenté, juridiquement, factuellement, qui se déroule sous les yeux du monde entier, est effectivement REVENDIQUÉ tous les jours par les autorités légitimes de « la seule démocratie du Proche-Orient ».
Alors comment s'étonner des réactions auxquelles on assiste dans le monde entier ? En voyant tous ces Israéliens confrontés à la colère et au rejet dès lors qu'ils s'expriment dans la langue de leur État ?
Il ne s'agit évidemment pas de justifier ces prises à partie, mais de regarder les choses en face.
L'hébreu est devenu la langue du génocide palestinien.
Comme l'afrikaans était la langue de l'apartheid, et comme l'allemand fut après 1945 la langue de la Shoah.
Ce qui s'exprime dans ce rejet, c'est l'horreur de ce que fait Israël devenu État paria génocidaire. Et le sentiment d'impuissance face au soutien que lui apporte l'Occident.
Et à ce sujet, tous ceux qui nient, soutiennent, mentent, et relativisent ce qui se passe à Gaza, en cherchant à faire interdire le simple usage des mots qualifiant l'horreur, tous ceux là portent une responsabilité écrasante.
On leur rappellera la citation biblique (- Osée 8:7,) : « Car ils ont semé le vent, ils moissonneront la tempête. »